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Domaine des âmes perdues

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Orphelinat L’Avenir du Prolétariat de son vrai nom

Pour vous expliquez l'histoire, revenons en octobre1896 où une association de mutualiste achète le domaine pour la somme de 125629 francs. 

Le projet est ouverte le 22 septembre 1901. Un concours d’architecte est ouvert pour l’édification d’un orphelinat. Les lauréats sont Mrs Hardion, de Tours, Dumey et Coulon de Paris. L’orphelinat est inauguré le 10 septembre 1906. 

Pour mieux comprendre la disposition intérieure de l’orphelinat: 

- Par un perron magnifique, on accède au grand vestibule central donnant accès aux bureaux de réception, aux salles de classe prévues pour 150 élèves, au réfectoire et à la salle des fêtes.

- Dans le bâtiment attenant de gauche, service médical avec chambre d’isolement, infirmerie, pharmacie.

- Dans le pavillon de droite : office, laverie, cuisine, douches, salles de bains et ateliers de travaux manuels pour la formation professionnelle de spécialistes du bâtiment alors que l’enseignement agricole se faisait dans les fermes.

- Au sous-sol se trouvent les chaudières du chauffage central et dans deux étages, quatre dortoirs de 16 lits avec chambres annexes  et aménagement complet des services d’hygiène, lingerie, vestiaire.

- Au 3ème étage, sous toiture, 32 chambres et salles de service et, au dessus, l’immense réservoir distribuant l’eau  dans tout l’établissement.

 L’Avenir du Prolétariat crée le premier orphelinat mutualiste. Il devait accueillir les orphelins de père et de mère en priorité mais, à titre exceptionnel, il a accueilli des enfants ayant perdu un de leurs deux parents. Pour l’enseignement général, les enfants avaient deux instituteurs détachés par le Ministère de l’Education Nationale. Parallèlement, ils suivaient un enseignement professionnel du bâtiment ou agricole. La surface totale du domaine était en 1905 de 220ha 

Les orphelins pouvaient être pris en charge à partir de 5 ans. Ils étaient placés à l’âge de 16 ans. Quelques « bons élèves » ont pu poursuivre des études jusqu’à l’age de 21 ans. L'Orphelinat accueillait, alors, 34 enfants. Bien vite, dès 1913, les pensionnaires sont près de 100. 

Malheureusement, la guerre vient mettre fin, entre autres, à cette réussite. Atteints par la limite d’âge, les orphelins s’en vont peu à peu. Les plus jeunes restent sous la tutelle de Mme et Mr Antz, directeur de l’orphelinat. Le couple s’occupera d’eux jusqu’à la fin de la guerre malgré de grosses difficultés financières et alimentaires. 

Le camp d’internement

 Le 17 janvier, sont arrêtés six communistes dont Gaston Desvergnes et Robert Gouynou de la CIMT, Charles Marteau, André Villiers et Robespierre Hénault. Ce dernier est le Maire de Saint Pierre des Corps depuis 1920. Le même jour ouvre le camp. Les allemands ne se servaient pas du grand bâtiment de l’orphelinat mais du pavillon sud. Ce pavillon était ceint d’une solide clôture. La superficie totale laissée à la « disposition » des prisonniers avoisinait les 1300m². Les gendarmes, responsables de la surveillance, occupaient le rez-de-chaussée. 

Au plus fort de son occupation, la bâtisse à reçu 25 prisonniers, tous communistes ou sympathisants.

Le 31 janvier 1941, arrivent des prisonniers communistes du Loir et Cher, Jacques PARFAIT, Marcel BAILLY et Gérard GERMAIN de Blois, Camille CLAY de Contres, Camille CAZIN et Emile BRINAS de la région de Chambord, Henri LE FUR de Vendôme et Fernand CREUSET de Thoré la Rochette. Ils ont tous été arrêtés par la gendarmerie française sur demande de la Police allemande. On leurs reproche des tracts, des appels à la Résistance et des grafitis sur les murs du château de Blois.

Un peu plus tard, le 12 janvier 1941, des nouveaux arrivent : André DUTERTRE et Lucien BLANCHELANDE de Vendôme, Robert DUBOIS et Jean CHESNEAU de Blois, Emile PARENT de Monts, BONDEUX de Romorantin, Roland DUMUR de Lamotte Beuvron, Fernand HERPIN de la Ferté Beauharnais, Paul GERARD de Lunay, VIGNAL et GUERNE de Paris.

Nous nous excusons de ces listes fastidieuses de noms mais nous trouvions important de rendre hommage à ces hommes.

Au camps, les prisonniers n’ont pas grand-chose à faire. Une fois fait le ménage dans leurs chambres, ils passent leurs journées à faire les cents pas dans le « jardin ». Parfois, ils jouent au football avec le gendarme Palme. Ils n’ont que peu de nouvelles de l’extérieur mais, au bout d’un mois, leurs familles obtiennent le droit de leur rendre visite. Grâce aux provisions qu’on leurs apporte, les détenus améliorent un peu leur ordinaire.

Il y eut de nombreuses libérations au cours des six premiers mois de 1941. Pendant un moment, il n’y eut plus que deux détenus : Creuzet et Germain. Ce dernier nous raconte que pendant cette période, les portes restèrent ouvertes durant huit jours. Ils décidèrent de ne pas s’évader car ils savaient ce qu’il leur arriverait s’ils étaient repris.

Après l’arrivée du dernier groupe de prisonniers, le camp fut  fermé le 1er juillet 1941.

Après le départ des derniers prisonniers (ils n’étaient plus que neuf), l’orphelinat devint, plus fidèlement à sa destination première, un centre de vacance pour fille.

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La Colonie

Suite à une demande du Secours National, le Préfet l’autorisa à créer dans l’orphelinat, une colonie de vacance pour jeunes filles durant l’été. Avec la colonie, le Secours National offre, en juillet 1941, des vacances d’été pour 500 enfants.

Mme Hubert avait huit ans. Elle était scolarisée chez les Sœurs à l’école des Tanneurs. Cet été là, avec Sœur Thérèse et Mlle Simone, la monitrice, elle vient avec ses camarades rejoindre les orphelins de l’ADP. Elle nous montre une photographie du groupe des petites filles qui préparaient un spectacle sur Anne de Bretagne. Les enfants dormaient dans de grands dortoirs sauf Mme Hubert et son amie Odette qui dormaient dans la chambre de la monitrice. Faute de chapelle, les cérémonies religieuses avaient lieu dans une grande salle du rez-de-chaussée.

Par un heureux hasard, quelques années plus tard, la mère de Mme Hubert, Mme Péchon deviendra aide-soignante à l’ouverture de la maison de retraite.

En marge de cette activité, le domaine accueillit des stages de formation pour les instituteurs dans le domaine de l’éducation physique. 

Le service de gériatrie

Durant cette période fut construite la piscine située près de l’étang.

Mais bien vite, le site fut abandonné. Ainsi des herbes folles ont déjà envahi l’orphelinat quand, en 1952, l’hôpital y installe un service de gériatrie : le service Bourassins.

La gériatrie accueilli jusqu’à 220 personnes. 80% était atteints de la maladie d’Alzheimer à une époque où on ne nommait pas cette maladie. Beaucoup de patients relevaient de la psychiatrie. Les suicides étaient fréquents. 

Des patientes se sont également noyées dans l’étang. Les chasseurs les retrouvaient, parfois, une année après leur décès.

Vous aurez sûrement noté que nous ne parlons que de « patientes ». En effet, celui ci était réservée aux femmes.

Malgré tout, 24 hommes résidaient à la  maison de retraite. Il s’agissait de malades psychiatriques qui, en plus de leur traitement, aidaient aux travaux d’entretien.

L'ensemble du bâtiment fût fermé en 1952, et est resté à l'abandon depuis.

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